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sa mort, remariée à Henry d'Harley, gentilhomme,âgé de vingt-deux ans ; épousa en troisièmes nôces le comte de Botuel; fut dix-huit ans prisonniere en Angleterre, puis fut décapitée. ]
Après sa mort, lui fut fait un solemnel service (-) à Paris, tous les princes assistèrent, et toute la justice.
Le dimanche 5 avril, le Roy fit assembler aux Au­gustins tous les capitaines des dixaines de Paris, et re­nouveller l'ancienne assemblée qu'ils souloient faire auparavant, les premiers dimanches du mois. Il s'y trouva en personne, et fut à la procession le premier, portant le cierge alluà l'offrande, il donna vingt écus ; et il assista à la messe en grande dévotion, du­rant laquelle il marmotta toujours son grand chapelet de testes de morts, que depuis quelque tems il portoit à la ceinture; [ouït la prédication tout du long, et fit en apparence tous actes d'un grand et vot catholique. Je dis en apparence : car le bruit fut qu'au sortir de là il dit, comme se mocquant de toutes ses simagrées: « Voilà le fouet de mes ligueurs, » montrant son grand chapelet.]
Sur la fin d'avril, le duc d'Aumale, qui avec quel­ques troupes de chétifs soldats faisoit mille maux aux environs d'Abbeville, deffit une compagnie de gens de pied que Champignolle, sous l'authorité du Roy, conduisait à Boulogne pour la renforcer contre la Ligue. De quoy le Roy averti dit : « Et deux, patience; »
(0 Un solemnel service : Ce service fut fait à Notre-Dame de Paris. Les ligueurs vouloient, dit-on, profiter de cette occasion pour faire tuer Henri iii et tous les princes du sang ; mais ce projet n'eut pas de suite.
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